Les revenus en berne de mars 2024.
Depuis la fin de la COVID, les revenus du web varient énormément, et c’est pas près de s’arrêter. Plus récemment, en Mars 2024, c’était l’hécatombe : update SEO, update Discover, début du phasage de fin des cookies tiers, RPM en chute. La série noire.
En raison de l’inflation généralisée (guerre, incertitude économique, etc), les e-commerçants ont vu leurs marges s’effondrer. Ils représentent une bonne partie des investissements publicitaires et ils n’ont pas pu répercuter immédiatement cette hausse des coûts. Donc ils ont limité ou coupé leurs investissements publicitaires temporairement.
Finalement, 2024 est une année chargée en élection dans les pays industrialisés. Les budgets de la pub s’orientent massivement vers les élections mais ce sont davantage les plateformes de médias sociaux qui en touchent les bénéfices en raison de leur ciblage plus précis.
L’impact pour les éditeurs de site
L’index Ezoic
On est actuellement sur un index (eZoic), de 53 pour Mars 2024, soit le niveau moyen de 2022. Mais le début de l’année 2024 a été catastrophique avec un plus bas historique sur 4 ans.
Les changements de Google adsense sur la rémunération.
Google AdSense passe d’une rémunération des éditeurs basée sur les clics à une rémunération par impression. Ce changement permet aux éditeurs de comparer plus facilement leurs revenus entre les produits Google et les autres fournisseurs de technologie qu’ils utilisent. Ce changement n’aura aucune incidence sur le type ou le nombre d’annonces que les éditeurs peuvent diffuser sur leurs sites web.
Le trafic SEO en chute
L’update de Mars 2024 contenant un SPAM update pour tuer (principalement) les sites de contenus à faible valeur ajoutée (sous-entendu l’IA), et la core update pour un refresh complet habituel (sous-entendu l’update HCU). Bref, vous l’aurez compris, les deux combinés ont fait l’effet d’une bombe thermonucléaire.
Les éditeurs parlent de chute de trafic entre -20 et -50%. D’autres ont reçu une pénalité manuelle dans la GSC.
La fatigue utilisateur à la sur-exposition de la pub
L’utilisateur est fatigué de la publicité excessive sur les sites médias : sticky header, vignette, video, bannière interstitielle, etc.
On a non seulement atteint le maximum d’affichage de bannière mais on a complètement énervé et saturé l’utilisateur de publicité.
Il est clair que la programmatique n’est plus la solution à privilégier, d’autant qu’avec la fin des third party cookies, l’impact sur les RPM sera très élevé avant que les annonceurs ne trouvent pas de nouvelles techniques pour retargetter les utilisateurs.
Est-ce que l’IA va améliorer la pub?
L’intelligence artificielle va permettre de personnaliser la publicité à l’échelle d’une personne davantage que d’un groupe cible. Idéalement on sait qui vous êtes, ce que vous cherchez. Dans l’exemple de Marmiton, les publicités sont : dubaï (je ne quitte pas l’europe), le Tiguan (je déteste les voitures) et du retargeting d’un site que j’ai déjà acheté.
Donc l’IA a un potentiel d’amélioration significatif; Mais la couche technique actuelle ne permet actuellement pas de corriger ces failles. Il faudra donc attendre l’arrivée de startups disruptives qui vont offrir une meilleure expérience en laissant les annonceurs préparer des templates de campagnes qui utilisent l’IA et les données du client capturées à la volée pour fournir une offre plus précise. Je n’attends rien avant 2025 à ce sujet.
En revanche, de votre côté, vous pouvez déjà innover dans les bannières d’affiliation sur vos sites. Analysez votre audience à travers des sondages ou tout simplement en regroupant les contenus. Grâce à cela, vous pourrez déterminer des patterns communs.
- Je donne les requêtes de la GSC à manger à chatGPT avec le prompt suivant :
voici un tableau, ne tiens pas compte des nombres. regroupe les termes qui vont ensemble sous forme de cluster. pour chaque cluster, donne moi le personae clé : qui il est, ce qu’il cherche. - J’obtiens mes clusters et mes personae
- Demandez à chatGPT de construire les contenus par type de segments.
- Vous aurez alors votre propre système publicitaire (vers de l’affiliation par exemple)
Comment trouver des astuces pour être moins agressif ?
- Déplacer les contenus publicitaires: vouloir monétiser votre client dès sa première page, c’est un peu comme un vendeur qui vous agresse en rentrant dans un magasin. Laissez l’utilisateur découvrir le site, la page avant de proposer de la publicité, cela augmentera son engagement vis-à-vis de votre marque/contenu.
Diminuer la pub sur chaque page et augmenter les pages vues : proposer un contenu séparé en plusieurs pages, ajouter des “articles connexes”, explications via l’IA (non-indexé pour éviter les pénalités google), etc. - Pousser les gens à réaliser une action : partage, inscription à la newsletter, cliquer sur une bannière d’affiliation, ajouter au signet, etc.
- Contenu interactif : faîtes jouer/participer les gens à travers des sondages, des quizz, des jeux et des outils. Vous pourrez faire un refresh de la pub sur la page et maximiser les revenus pub avec un nombre d’emplacements réduits.
- Push notification : proposer à l’utilisateur de recevoir des notifications push, vous pourrez lui envoyer des nouveaux contenus et de la publicité.
- Application mobile : une application mobile simple vous permet de rester dans la poche. Actuellement il est très facile de faire une appli mobile connectée à un flux RSS (de votre wordpress par exemple) pour afficher les derniers articles, envoyer des pushs natives, proposer une expérience audio (lecture) de votre actu, synthétiser l’actualité, etc.
- Email monétisation : il est possible de monétiser vos emails, avec de l’affiliation ou des bannières, ou encore un tipee si votre contenu est vraiment rare/qualitatif.
- Fonctionnalités : retenir les visiteurs sur le site web : liste d’envie, panier virtuel (sans e-commerce chez vous)
Comment les revenus de la Push peuvent-ils être améliorés?
En tant qu’éditeur de la solution Outpush, nous avons une série de conseil à vous donner pour optimiser votre compte Outpush:
1. Ads.txt : il est important de mettre à jour votre fichier ads.txt. Ce fichier contient des déclarations permettant à Outpush de monétiser votre audience. En effet, chaque partenaire doit être déclaré dans le ads.txt sans quoi Outpush ne peut pas envoyer de publicité pour ce partenaire. Fréquemment, Outpush ajoute des partenaires et le fichier ads.txt doit être mis à jour. Plus vous avez de partenaires inclus, meilleure sera la monétisation car la compétition entre ces partenaires augmentera.
2. Bug javascript : si votre site contient des erreurs de javascript, il se pourrait que le script d’autorisation de push notification ne puisse pas se déclencher. Il est important de vérifier cela.
1. Allez sur votre site
2. Ouvrez la barre de développement : la touche “F12”
3. Allez dans l’onglet “console”
4. Si vous avez des lignes en rouge, il est très probable que vous ayez des problèmes de javascript.
5. Voyez avec votre développeur pour résoudre ces conflits.
3. Criteo est très sélectif sur les sites autorisés. Si votre site ne correspond pas à leur critère, vous ne serez pas éligible, et vous perdrez donc une part importante de monétisation. Les critères ne sont pas connus, mais vous pouvez avoir en tête qu’il faut un “vrai site” : CMP, mentions légales, rédaction, thématiques “propres”, aucune technique pour forcer l’utilisateur.
Les contenus suivants sont d’office refusés : covid, extrême droite, racisme, violence, torrent, hacking, gambling, porn.
4. “Take-rate”: contenu garbage : si votre contenu n’est pas qualitatif ou que votre audience n’est pas suffisamment engagée (bounce rate élevé par exemple), le take-rate va s’effondrer : cela signifie que les annonceurs ne vont pas vouloir publier leur contenu à votre audience. J’ai eu le cas sur un site de produits d’occasion où annoncent des annonceurs de neuf. Les gens cliquaient mais étaient déçus du prix, les annonceurs se sont retirés. Ce cas est cependant assez rare mais peut survenir si votre contenu est de faible qualité.
5. Trafic : il arrive qu’un site soit rédigé dans une langue où les eCPC sont théoriquement élevés mais que finalement ce ne soit pas le cas. La raison peut être liée à l’audience réelle de ce site. Par exemple, vous rédigez en Français, mais ce sont les Malgaches qui lisent votre contenu. Vous aurez alors peu de partenaires qui vont enchérir et donc une rémunération plus basse.
Que puis-je analyser dans mon tableau de bord outpush?
- eCPC : https://dashboard.outpush.io/revenues : il est important d’analyser votre eCPC pour déterminer ce qui peut clocher. Un eCPC moyen dans les pays industrialisés doit être entre 0.02 et 0.04€.
- Pertes d’abonnés : il est normal de perdre des abonnés. Deux raisons à cela : d’une part, les abonnés se désabonnent par désintérêt ou par lassitude de la publicité. D’autre part, Google décide de nettoyer les bases et de désabonner des utilisateurs automatiquement pour garantir une bonne expérience de son navigateur. Ce comportement est accentué si l’utilisateur clique peu sur les pushs d’un site web.
Pour limiter ces effets, nous vous invitons à envoyer des pushs de qualité, poussant un contenu spécifique à votre audience : engageant et intéressant. Un équilibre entre publicité et contenu qualitatif est la clé de la pérennité de vos utilisateurs.
Les opportunités à court-terme
Le SEO pour un site “sans marque forte” est devenu une méthode à risque, tout comme discover. Avec des hauts et des bas, il devient difficile de contrer les nombreuses updates de Google. Nous conseillons donc de diversifier.
Diversifier les sources d’acquisition
1. Vous pouvez obtenir du trafic organique en dehors de Google, de la même manière qu’en SEO. Facebook n’est pas mort, les pages et les groupes rapportent encore beaucoup de visites si votre audience dépasse les 35 ans.
- Ajouter des liens de partage sociaux, c’est très facile avec une extension wordpress et cela permet de donner des signaux à Google quand les utilisateurs cliquent.
- Pousser les gens à suivre la page à travers un petit widget ou un lien visible dans le footer du site.
- Utiliser des outils de publication automatisé pour animer les comptes des Réseaux Sociaux
2. L’email n’est pas mort! Au contraire, n’hésitez pas à faire une petite newsletter full automatique qui résume les articles de la semaine. Avec l’IA vous pouvez facilement faire un visuel, une punchline et un petit résumé sympa pour votre audience.
3. Messageries : les groupes whatsapp et télégram ont la côte, de plus en plus plébiscités pour le trafic qu’ils ramènent. Très facile aussi à intégrer dans le footer ou via un widget.
4. La push : en collectant des abonnés à la push notification, vous pourrez leur envoyer avec le flux RSS les articles récents de votre site.
Toutes ces sources combinées peuvent rapporter rapidement 5 à 10% de trafic complémentaire et donner des signaux de qualité à Google.